Le Viaduc de Millau

INAUGURATION.
Le viaduc de Millau ouvre la route du Sud

L'été prochain, il n'y aura plus de bouchons à Millau. Le cauchemar des vacanciers qui empruntent la A 75 vers le Sud et l'Espagne aura disparu grâce au viaduc inauguré ce matin par le président de la République, Jacques Chirac.

Claude Massonnet  Le Parisien , mardi 14 décembre 2004
Construit au-dessus de la vallée du Tarn, tout est hors du commun dans cet ouvrage d'art. Un festival de records. C'est le plus haut des viaducs autoroutiers. Son tablier en acier a été construit à 270 mètres au-dessus du point le plus bas de la vallée. Le sommet du pylône le plus haut culmine à 343 mètres et la longueur totale de ce tablier est de 2 460 mètres, le plus long d'Europe. Ça a été aussi le chantier de tous les défis. Malgré le caractère complexe du plan fourni par le Britannique Norman Foster, il aura suffi de trente-neuf mois pour le construire avec trois semaines gagnées sur le calendrier initial qui promettait une ouverture pour le 10 janvier.
« C'était de loin la meilleure solution de financement »
« Symboliquement, nous souhaitions une mise en service juste avant les grandes migrations des fêtes de fin d'année », estime Marc Legrand, le directeur d'Eiffage-Viaduc de Millau, filiale du groupe français Eiffage qui a construit et qui exploitera via le péage le viaduc jusqu'au 31 décembre 2079. Le coût du chantier a été maintenu à moins de 400 millions d'euros. La construction de ce passage sur l'axe nord-sud à travers le Massif central avait été confiée en concession par l'Etat au consortium français Eiffage le 26 février 2001. « C'était de loin la meilleure solution de financement puisque aujourd'hui le viaduc est déjà construit et que l'Etat n'a rien déboursé pour cela. Sans ce choix stratégique, je suis persuadé que le viaduc n'aurait pas encore été mis en chantier », explique Jean-Claude Gayssot qui, le 14 décembre 2001, avait symboliquement posé la première pierre comme ministre des Transports. Si la mise en service de ce viaduc est aussi importante, c'est parce qu'elle permet le contournement par l'ouest des villes de Millau et d'Aguessac et l'évitement de la redoutable vallée du Tarn entre les plateaux du causse Rouge au nord et du Larzac au sud. Dans le même mouvement, le 16 décembre à partir de 10 heures, seront ouverts à la circulation deux tronçons de 20 kilomètres de part et d'autre du viaduc pour éviter les sinueuses et dangereuses descentes de l'Engayresque et du Larzac par la route traditionnelle. Ce qui devrait développer l'attractivité de l'autoroute A 75, et de ses 340 kilomètres sans péage mis à part le viaduc. Les dirigeants d'Eiffage espèrent bien une augmentation du trafic sur cette traversée du Massif central - 13 000 véhicules/jour à hauteur de Millau - et pensent rejoindre la fréquentation enregistrée au sud de Clermont-Ferrand, 28 000 véhicules/jour en basse saison, 37 000 pendant l'été.

Le viaduc boucle l'A75, un itinéraire Nord/Sud parallèle

PARIS (AFP), le 13-12-2004

Dernier maillon de la méridienne A75, le viaduc de Millau boucle un itinéraire Nord-Sud parallèle à celui de la vallée du Rhône et marque une étape dans le désenclavement du centre de la France.
Reliant le Causse rouge et le Larzac, le viaduc va faire sauter le bouchon de Millau, qui forçait les automobilistes à rouler au pas pendant les périodes de vacances, et achève l'A75 qui relie Clermont-Ferrand à Béziers.
"Le viaduc fait sauter le principal point noir de l'itinéraire et garantira une fluidité de trafic en toute saison", tout en améliorant la desserte des territoires, constate François Philizot, directeur adjoint au délégué de la Délégation à l'aménagement du territoire et à l'action régionale (Datar).
Dans le prolongement de l'A71 qui vient d'Orléans, l'A75 traverse six départements: le Puy de Dôme, la Haute Loire, la Lozère, le Cantal, l'Aveyron et l'Hérault et compte plus de dix ouvrages d'art. Seules la déviation de Lodève et la liaison Béziers-Pézenas restent à terminer, soit 30 km sur 340.

Alternative à l'axe très fréquenté de la Vallée du Rhône, l'A75, autoroute gérée en direct par l'Etat et gratuite, offre un nouvel axe nord-sud, de l'Europe du Nord à la péninsule ibérique.
"L'A75 est une oeuvre de longue haleine, dont les orientations avaient été tracées dans les années 70, sur le désenclavement du Massif central", fait remarquer M. Philizot.
L'A20, qui relie Vierzon à Montauban et dont le dernier tronçon a été ouvert l'année dernière, avait été la première grande démarche de désenclavement routier du massif central, à l'ouest de celui-ci.
Mais, fait remarquer M. Philizot, "il ne suffit pas de faire une autoroute pour fixer ou relancer des activités". Avec l'ouverture au public du viaduc s'ouvre un autre défi: celui du développement local.
"On voit des impacts positifs à certains endroits, notamment sur les flux touristiques et des zones d'activité proches de l'autoroute qui se sont aussi aménagées", constate M. Philizot.
Un des enjeux est de faire sortir la clientèle d'été de l'A75 pour qu'elle "aille découvrir" ce qu'il y a à l'est et à l'ouest. Une perspective favorisée par la gratuité de l'autoroute, adoptée par les pouvoirs publics pour la rendre plus attractive, et plus d'une soixantaine d'échangeurs.
"C'est un enjeu de valorisation de l'infrastructure qui est en partie devant nous", résume M. Philizot.
"L'étape de demain, ce sont les transversales à travers le massif central, l'autoroute A89 (Bordeaux-Clermont) qui est très avancée et la nationale 88 qui doit aller de Saint-Etienne à Toulouse", poursuit-il. L'A89, qui traverse la Corrèze, doit être achevée en 2006

Contournée par l'A75, Millau s'interroge sur les "effets viaduc"

MILLAU (AFP), le 13-12-2004

Contournée par l'A75 mais débarrassée de ses sempiternels bouchons, Millau, à la fois destination de séjour et ville de passage, s'interroge sur sa future fréquentation tout en espèrant profiter de l'attractivité du viaduc.

"Nous avions une certaine notoriété mais basée sur l'image négative des bouchons, maintenant nous allons être connus pour le viaduc", s'enthousiasme Sylviane Truchetet, la directrice de l'office du tourisme.
Dans la cité aveyronnaise, la disparition des embouteillages, tout comme la réussite esthétique du viaduc, sont saluées unanimement. Mais le consensus n'est plus de mise sur les effets du contournement de la ville. Les acteurs politiques et économiques sont partagés dans leur analyse tout en admettant une bonne dose d'incertitude. Alors le contournement, coup dur ou nouvel élan pour Millau?
"Cette question reste posée", admet Alain Girard, président des hôteliers aveyronnais. "Il y a un risque de perdre une certaine clientèle et, en même temps, des gens qui ne s'arrêtaient pas le feront désormais", pense le propriétaire du Jalade à Millau.
"Avec le péage du viaduc en amont de Millau, les gens ne vont plus passer ici. Certes l'été, il y avait les bouchons, mais le reste de l'année le passage irriguait la ville et les gens qui en vivaient vont souffrir", avertit Guy Durand, conseiller municipal socialiste.
"Il faut relativiser, on doit être 15 ou 20 commerces à vivre du passage, il faut voir ce que ça va donner, peut-être se réorienter sur des produits plus qualitatifs et de toute façon s'adapter à cette nouvelle donne", insiste Guilhem Bouard, propriétaire d'une boulangerie-snack sur le bord de la RN9.
Son patron, Jean-Luc Gayraud (UDF), ajoint au maire UMP Jacques Godfrain et président de la Communauté de communes Millau Grands Causses, affirme être confiant. "La proximité de l'A75 est une très bonne chose en matière de développemment économique et le viaduc me permet de penser que ce sera un contournement réussi", considère l'élu. "Le viaduc, c'est un phare, une porte d'entrée sur notre territoire riche de multiples sites de tourisme vert (escalade, parapente, Gorges du Tarn), les caves de Roquefort, Micropolis, les cités templières du Larzac et l'ensemble des causses", poursuit Jean-Luc Gayraud.
Sur la lancée du succès des visites payantes du chantier (60.000 entrées en deux ans et demi, pendant les week-ends), "on a voulu pérenniser le programme de tourisme industriel avec la reprise du pavillon de Cazalous (exposition, films, boutique souvenirs, visites guidées) jusque-là géré par Eiffage, l'aménagement de l'aire de repos de Brocuéjouls sur l'A75 et l'espace Viaduc Millau en centre ville qui présentera les grands ouvrages d'art dans le monde", explique M. Gayraud.
Certes, mais malgré un programme d'accompagnement de 10 millions d'euros abondé par Eiffage, l'Etat et les collectivités, aucun de ces projets n'est réalisé. Ce qui, parfois avec une gêne à peine dissimulée, est regretté par tous.
"On se rend compte que rien n'est prêt et qu'il y a un décalage entre l'inauguration, le 14 décembre, et les aménagements", déplore Guy Durand.
Finalement, la Communauté de communes devrait reprendre, in extremis, le site de Cazalous, au pied des piles du viaduc, à partir du début 2005. L'objectif pour l'ouverture de l'aire de Brocuéjouls et le centre Millau Grands Causses est au mieux pour l'été 2006.
"On sait qu'il faut se bouger mais on est en retard", concède Alain Girard, "et si 2005 devrait être une bonne année grâce à l'écho médiatique du viaduc, après..."

Norman Foster, un des grands noms de l'architecture contemporaine

LONDRES (AFP), le 14-12-2004

Le Britannique Norman Foster, le concepteur du viaduc de Millau, est l'un des grands noms de l'architecture contemporaine qui a dessiné certains des plus importants bâtiments de son époque.
Son cabinet, Foster and Partners, bardé de prix, a rénové le Reichstag (parlement) à Berlin, construit le nouvel aéroport Chek Lap Kok de Hong Kong, et le siège de la Commerzbank à Francfort, plus haut immeuble d'Europe.
Lauréat du prix Pritzer en 1999, l'équivalent du Nobel pour l'architecture, Norman Foster travaille aujourd'hui sur l'aéroport international de Pékin, le plus grand du monde. Il a également été choisi pour construire un bâtiment sur le site du World Trade Center à New York.
L'architecte, qui aime la transparence et a horreur des cloisons, est un amoureux des structures en acier et verre élégantes et épurées, des ossatures et des immeubles déshabillés.
Le siège de Foster and Partners à Londres est un large espace ouvert sans subdivision ni espaces hiérarchiques, dans lequel Norman Foster, 69 ans, n'est pas isolé des autres employés, pour assurer une bonne communication entre tout le monde.
Sa réussite a valu à ce fils de boutiquiers d'être annobli par la reine Elizabeth II en 1999, devenant Lord Foster of Thames Bank. "Je viens d'un quartier ouvrier de Manchester. En Grande-Bretagne, l'idée que quelqu'un avec des origines populaires puisse aller à l'université était impensable. (...) Il n'est jamais trop tard. Si on a un rêve et qu'on y croit vraiment, si on est motivé et passionné, alors tout est possible", a-t-il confié au Christian Science Monitor. Né à Manchester (nord de l'Angleterre), le 1er juin 1935, il entreprend tardivement, à 21 ans, des études d'architecture dans cette ville, qu'il finance en vendant des glaces ou en travaillant comme videur dans des night-clubs.

Il gagne une bourse pour poursuivre ses études dans la prestigieuse université américaine de Yale, où il est vite repéré et rencontre Richard Rogers, architecte ultérieur du Centre Pompidou à Paris. Avec sa femme, Wendy, et Richard et Sue Rogers, Norman Foster fonde en 1963 le cabinet Team 4, avant de créer Foster Associates en 1967, renommé plus tard Foster and Partners. L'entreprise emploie quelque 500 personnes et a travaillé dans 48 pays. Il n'en est pas à son premier chantier en France: il est l'auteur du nouveau Musée de la Préhistoire des Gorges du Verdon et du Carré d'Art, musée d'art contemporain de Nîmes. Il a largement remodelé la ligne d'horizon de la capitale britannique, avec le bâtiment en verre en forme d'oeuf de la mairie et le siège de la compagnie de réassurance Swiss Re, dans le quartier financier, tous deux conçus pour réduire drastiquement la consommation d'énergie. Cette tour de glace circulaire qui se termine en pointe, une forme suggestive lui a valu le surnom de "cornichon érotique", est devenue très vite une des caractéristiques les plus reconnaissables de Londres. Il a également construit la Grande Cour du British Museum de Londres, surmontée d'une verrière.
C'est à cet architecte renommé que l'on a confié la construction du premier pont construit sur la Tamise depuis plus d'un siècle, un long ruban d'acier de 320 mètres baptisé pont du Millénaire.

Mais cette élégante passerelle qui enjambe le fleuve entre la cathédrale St Paul et le musée d'art contemporain de la Tate Modern, s'était mise à osciller, alors que 150.000 personnes étaient venues la parcourir lors de son inauguration le 10 juin 2000. Rebaptisée "pont Indiana Jones" par la presse, elle avait dû être aussitôt fermée pour de nouveaux travaux qui ont duré vingt mois et coûté 7,1 millions d'euros, s'ajoutant au coût initial des travaux de 25 millions d'euros.

Inauguration du viaduc de Millau, le plus haut au monde

MILLAU (AFP), le 14-12-2004

Le président de la République Jacques Chirac a inauguré mardi à Millau le plus haut viaduc du monde, en évoquant un ouvrage "exceptionnel", symbole d'une France "moderne", "entreprenante et qui réussit".

A 270 mètres au dessus du Tarn, dans un froid vif et sous un ciel nuageux, le chef de l'Etat a dévoilé en fin de matinée une plaque inaugurale en lauze apposée sur le pylône surmontant la plus haute (245 m) des sept piles soutenant le tablier.A cette occasion, Jacques Chirac a salué l'ancien ministre des Transports, le communiste Jean-Claude Gayssot, qui avait posé la première pierre du viaduc le 14 décembre 2001, et Norman Foster, l'architecte britannique ayant dessiné l'ouvrage. Accompagné du ministre des Transports, Gilles de Robien, du secrétaire d'Etat à l'Aménagement du territoire, Frédéric de Saint-Sernin, et de l'ancien Premier ministre Alain Juppé, le président de la République a alors pris un bain de foule sur le viaduc où étaient réunis quelque 800 membres du personnel d'Eiffage, le constructeur, et de ses partenaires. Coiffés de casques de chantier blancs, souvent dotés d'appareils photo, beaucoup de ces hommes confiaient ressentir une vive émotion.

"Ca y est, c'est fini. On a réussi une belle chose. Aujourd'hui, c'est le grand jour, c'est la fête mais il faut penser aussi que ça a été beaucoup de travail et d'efforts de la part de tous ici", indiquait par exemple Louis Chêne, un assembleur d'Eiffel qui a construit le tablier métallique. A l'instar de Sandro Idrisso, beaucoup d'ouvriers et de techniciens faisaient aussi part de leur fierté. "Je suis fier d'être parmi les gens qui ont construit ce viaduc, c'est unique", déclarait cet intérimaire de Toulouse de 28 ans ayant travaillé un an et demi sur le chantier. Les noms des quelque 500 ouvriers et techniciens ayant directement travaillé sur le chantier ont été gravés sur un cylindre en métal scellé dans le béton de la pile P3.

Réussite esthétique, innovations technologiques, chantier exécuté en trois ans sans aucun accident mortel, pont le plus haut du monde avec un point culminant à 343 mètres, 23 de plus que le Tour Eiffel: le viaduc de Millau cumule éloges et records.
"Ces prouesses techniques témoignent de la force de l'ingénierie française, du savoir-faire qu'elle exporte partout dans le monde", a d'ailleurs souligné Jacques Chirac, lors d'un discours à la salle des fêtes de Millau.
Cet ouvrage représente "un modèle, une tradition, une exigence, une ambition pour la France", a ajouté le président, frappé "par son élégance et par sa simplicité, son ampleur et en même temps sa légèreté".
L'ouvrage, qui enjambe la vallée du Tarn sur 2.460 mètres de long, va faire disparaître le bouchon de Millau, l'un des principaux points noirs du réseau routier français en été. Le viaduc constitue désormais un maillon essentiel de l'A75, nouvel axe autoroutier nord-sud reliant Clermont-Ferrand à Béziers, et il va grandement contribuer au désenclavement du massif central, d'autant qu'il est gratuit à l'exception du franchissement du viaduc de Millau.

Jacques Chirac a toutefois rappelé que "pour faire face au trafic que le viaduc devrait induire au sud, l'Etat doit encore réaliser des aménagements: le contournement de Lodève, la section d'autoroute Pèzenas-Béziers et l'A75 jusqu'à Montpellier". La mise en service du viaduc, dont le coût total a atteint 394 millions d'euros, est prévue jeudi matin aux alentours de 10h00. Il en coûtera 4,90 euros (6,50 euros en période estivale) aux automobilistes.
Pour les 2.000 invités de Millau, la journée devait se terminer par un feu d'artifice. A plus long terme, la ville mise sur son nouvel atout architectural pour remplacer avantageusement les encombrements estivaux


Passage de la patrouille de France


Inauguration avec les ministres


 et le président de la République

Jacques Chirac inaugure le viaduc de Millau, le plus haut du monde

Mardi 14 décembre 2004, 12h03 MILLAU (Aveyron) (AFP) -

 Le président de la République Jacques Chirac a inauguré le viaduc de Millau (Aveyron), le plus haut du monde, en y dévoilant une plaque commémorative mardi matin, 270 mètres au-dessus de la vallée du Tarn.Le chef de l'Etat a ainsi couronné trois ans de travaux titanesques de la part du constructeur français Eiffage pour réaliser ce maillon essentiel de l'autoroute A75 reliant Clermont-Ferrand à Béziers à travers le Massif Central. L'ouvrage, qui enjambe la vallée du Tarn sur 2.460 mètres de long, va faire disparaître le bouchon de Millau, l'un des principaux points noirs du réseau routier français en été. Sous un ciel légèrement couvert, en présence d'un millier d'invités dont plus de 800 ouvriers et techniciens ayant participé à la construction, Jacques Chirac a dévoilé la plaque, installée sur la pile P2, la plus haute des sept qui soutiennent le pont. Le chef de l'Etat était accompagné du ministre des Transports Gilles de Robien mais aussi notamment de l'ancien Premier ministre Alain Juppé, récemment condamné à une inéligibilité d'un an dans l'affaire des emplois fictifs du RPR. Il a notamment salué l'ancien ministre des Transports communiste Jean-Claude Gayssot, qui avait posé la première pierre du viaduc, ainsi que l'architecte de l'ouvrage, le britannique Norman Foster.

Le chef de l'Etat a pris de longues minutes pour rencontrer les membres du personnel d'Eiffage, pendant que la patrouille de France passait au-dessus du viaduc. Le Président de la République devait ensuite rejoindre la salle des fêtes de la sous-préfecture de l'Aveyron pour prononcer un discours. Cette inauguration couronne trois ans de travaux titanesques. Dessiné par le Britannique Norman Foster, le viaduc est composé de sept piles géantes surmontées de sept pylônes haubanés et d'un tablier de 2.460 mètres de long. Les piles P2 et P3, à 245 et 220 m, sont les plus hautes du monde, et le pylône au dessus de la P2 culmine à 343 m, soit à 23 mètres de plus que la tour Eiffel. Eiffage a financé sur ses fonds propres la totalité de l'ouvrage (394 millions d'euros), et la société est, via sa filiale la Compagnie Eiffage du viaduc de Millau (CEVM), concessionnaire pour une durée de 75 ans. D'un poids total de 290.000 tonnes, l'ouvrage est constitué d'un tablier en acier de 36.000 tonnes, qui a été construit en deux parties ayant été lancées - ou glissées - sur les piles pour se rejoindre avant d'être soudées. En matière d'aménagement du territoire, ce nouveau maillon de l'A75 est une nouvelle étape dans le désenclavement routier du Massif central, entamé avec l'ouverture l'an passé à Cahors du dernier tronçon de l'A20, reliant Vierzon à Montauban. En outre, l'A75, une autoroute gratuite surnommée la Méridienne, est un nouvel axe nord-sud qui va offrir une alternative à la vallée du Rhône. Toutefois, en aval du viaduc de Millau, deux sections d'autoroutes ne sont pas encore terminées et inquiètent les élus et les populations locales, qui redoutent des problèmes de circulation. Il s'agit de la déviation de Lodève et de la liaison Béziers-Pézenas, soit au total 30 km.  Exploit technique, le chantier du viaduc est aussi un modèle atypique sur le plan financier avec un coût final de 394 millions d'euros (soit deux de moins que le budget prévu) financé sur les fonds propres d'Eiffage.  En contrepartie, la Compagnie Eiffage du viaduc de Millau (CEVM), filiale du groupe de travaux publics, est concessionnaire de l'ouvrage pour 75 ans.


Discours du président de laRépublique Jacques Chirac à Millau

Feu d'artifice le mardi soir

Ouverture à la circulation jeudi 16

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